La banque helvétique Crédit Suisse est dans une bien mauvaise passe. Le scénario d’un #Lehman Brothers, la banque américaine qui avait provoqué la crise économique de 2008, sème la panique chez les analystes. Une unité du Credit Suisse qui prête des actions a annulé certaines de ces transactions ces derniers jours après que les investisseurs qui ont fourni les titres se soient retirés en raison des inquiétudes concernant la santé financière de la banque.
L’inquiétude monte encore d’un cran autour de Credit Suisse. Des interrogations autour d’un éventuel “moment Lehman Brothers” fusent, rapportent de nombreux médias spécialisés. Les spécialistes écartent toutefois ce scénario. La banque est considérée comme trop grosse pour faire faillite.
Le cours de l’action de la banque qui dégringole depuis bientôt trois semaines alimente les rumeurs de faillite.
Ce lundi, l’action du numéro deux du secteur bancaire helvétique a chuté de près de 11,5 % dans les premiers échanges, atteignant un nouveau point bas historique à 3,518 francs suisses après une nouvelle salve de rumeurs pendant le week-end. Le titre a finalement clôturé en baisse d’un peu moins de 1 %, à 3,94 CHF, retrace le journal français Le Point.
Comme l’explique Le Point, la semaine passée, les contrats d’échange sur risque de crédit (ou “credit default swaps”) ont bondi. Ces produits dérivés servent aux investisseurs à se protéger contre les risques de non-remboursement d’une dette, leur hausse signifiant que les investisseurs demandent davantage de garanties pour les obligations liées à Credit Suisse.
Les coûts pour se prémunir contre des risques de défaut à un horizon de cinq ans ont grimpé à leur plus haut niveau jamais atteint, à 293 points de base contre 55 en début d’année, a noté Bloomberg News. Le média précise que la banque est “loin” d’être en situation de détresse, cette hausse signifiant toutefois que la perception de la banque en termes de solvabilité “se détériore”.
Autres signes inquiétants : la Banque d’Angleterre serait en contact avec les autorités suisses pour surveiller la banque, selon le Telegraph de dimanche dernier. Les dirigeants de la banque auraient passé le week-end à tenter de rassurer les clients et investisseurs, a de son côté rapporté le Financial Times.
Considéré comme un spécialiste des restructurations, son nouveau directeur général, Ulrich Körner, s’est vu confier début août la lourde tâche de rétablir la confiance et de stopper l’hémorragie financière.
Rachetée ou sauvée par le gouvernement
Il n’en a pas fallu beaucoup pour que des rumeurs éclatent sur les réseaux sociaux. Les discussions parlent d’un “moment Lehman Brothers”, en référence à la banque américaine qui avait fait faillite en 2008 et marqué le déclenchement de la grande crise financière. De nombreux observateurs dans le monde de la finance écartent pourtant ce risque. “Est-ce possible ?” s’est interrogée Ipek Ozkardeskaya, analyste à #Swissquote, dans une note de marché. “Oui, c’est possible, mais hautement improbable”, a-t-elle tranché.
Credit Suisse fait partie des banques trop grosses pour faire faillite qui ont dû mettre beaucoup plus de capitaux de côté depuis la faillite de #LehmanBrothers afin de pouvoir tenir le choc en cas de crise sans secouer le reste du secteur bancaire.
Trop grosse pour faire faillite?
L’analyste envisage trois scénarios détaille Le Point : soit la banque connaît un “miracle” grâce à son nouveau directeur général qui la renforce “comme promis”, ce qui lui permet de survivre et prospérer “jusqu’au prochain scandale”, soit elle devient “une jolie cible d’acquisition pour une autre banque“, soit elle est “sauvée par le gouvernement #suisse”.
Jusqu’à présent, la banque n’a rien laissé filtrer sur ses projets avant une mise au point prévue seulement le 27 octobre. Elle a simplement indiqué que sa revue stratégique incluait d’éventuelles cessions d’actifs. Vendredi, le directeur général de la banque a, une nouvelle fois, écrit à ses employés pour tenter de les rassurer, insistant sur le fait que la banque disposait d’une “solide base de capitaux et de liquidités”