En avril, la République centrafricaine est devenue le deuxième pays au monde à adopter le Bitcoin comme monnaie officielle, après avoir adopté une loi sur les cryptomonnaies. Malgré les réserves émises par la BEAC et le FMI, le pays semble décidé à poursuivre son projet de monnaie numérique.
La Centrafrique va lancer son projet de cryptomonnaie « Sango » dès le dimanche 3 juillet prochain. C’est ce qu’a annoncé la présidence centrafricaine dans un communiqué publié le lundi 27 juin.
La genèse de Sango
Le président Touadéra a révélé la nouvelle par un tweet lundi, dans lequel il a réaffirmé son engagement à établir le bitcoin comme monnaie légale. “Avec Bitcoin comme monnaie légale & inspiration, notre pays ouvre un nouveau chapitre dans son voyage inspirant vers un avenir meilleur via la blockchain tech”, a-t-il déclaré.
La RCA a pris le monde par surprise en avril lorsque le président a signé un projet de lois pour les crypto-monnaies, qui a également fait du #bitcoin une monnaie officielle. Cela signifie que le gouvernement traitera le bitcoin comme l’ancien franc CFA, c’est-à-dire qu’il sera exonéré de l’impôt sur les plus-values et utilisable pour payer ses autres obligations fiscales.
Un mois plus tard, le président a également annoncé le projet #Sango – un plan visant à transformer la #RCA en un “crypto hub” qui attire les investisseurs du monde entier. Certains de ses sous-projets comprendront l’établissement d’une banque nationale de crypto, la création d’un lightning wallet parrainé par l’État et l’exonération des taxes sur l’échange des #crypto .
Le projet intégrera également la “tokenisation” des ressources naturelles du pays, selon le communiqué de presse du 27 juin . On en saura plus le 3 juillet à 19 heures CET lors de l’événement Sango Genesis, que le président a qualifié de conférence la plus “révolutionnaire” de l’histoire de la “technologie blockchain” et du “Web 3″.
Le projet divise les opinions au sein de la CEMAC. En mai, la Banque centrale commune au pays de la sous-région (BEAC) avait ainsi publié une note interdisant « aux établissements assujettis ainsi qu’à leurs partenaires techniques dans le cadre des services de paiements d’échanger ou de convertir, de régler ou de couvrir en devise ou FCFA, les transactions relatives aux cryptomonnaies ou ayant un lien avec celles-ci ».
L’annonce du lancement du projet Sango malgré les réserves affichées par la #BEAC, la Banque mondiale ou le #FMI concernant les cryptomonnaies semble traduire l’intention des autorités centrafricaines d’aller jusqu’au terme de leurs objectifs. D’après certains analystes, la mise en place d’un tel projet pourrait également renforcer les rapports entre la RCA et son nouveau partenaire russe, qui rappelons-le, cherche des moyens de contourner le dollar depuis qu’il est sous le coup des sanctions internationales après son entrée en guerre contre l’Ukraine.