Donald Trump, président élu, affiche une ambition manifeste. Ses politiques sur les tarifs douaniers, la réforme fiscale et le marché du travail sont mises en avant comme des convictions profondes. Alors que certains économistes de l’ombre avertissent que ces décisions pourraient engendrer une hausse de l’inflation, il est notoire que les “45e et 47e” présidents ne fuient jamais un défi.
Pour citer l’ex-sénatrice américaine Dianne Emiel Feinstein : « Quatre-vingt-dix pour cent du leadership réside dans la capacité de communiquer ce que les gens veulent. »
Trump a remporté l’élection présidentielle par tous les comptes, tant au collège électoral qu’en termes de voix populaires, car il est parvenu à s’exprimer dans un langage que tout le monde désire entendre, même si sa signification peut parfois échapper.
À moins de deux semaines de son entrée en fonction, Trump semble plus que prêt depuis la victoire de Biden en 2020. Néanmoins, peut-on vraiment s’attendre à ce qu’il tienne toutes ses promesses ? Au moins une majorité pourrait être mise en œuvre.
Les promesses face aux réalités politiques
La soirée électorale a vu Trump déclarer sa victoire comme un « mandat puissant » et, effectivement, les médias ont fait écho à ses propos sur une victoire écrasante. Ses positions depuis la campagne sont restées fidèles à son caractère, souvent imprévisible, ce qui pourrait inciter les analystes politiques à anticiper des échecs.
Selon un rapport de la BBC, Trump s’est engagé à réaliser la plus grande expulsion de migrants sans papiers que les États-Unis aient jamais connue, tout en promettant d’achever la construction du mur à la frontière mexicaine.
Avec une augmentation des traversées à la frontière sous Biden, les experts craignent que ces expulsions massives engendrent des défis logistiques et juridiques colossaux.
Andrew Selee, du Migration Policy Institute, prévoit que l’élu annulera les programmes humanitaires de libération conditionnelle et révisera les directives d’expulsion de l’ICE. « Il annulera certainement la libération conditionnelle humanitaire pour ceux l’ayant reçue », a-t-il déclaré.
Certains politiciens estiment que ces mesures pourraient peser lourdement sur les industries dépendant de la main-d’œuvre immigrée, freinant ainsi la croissance économique générale du pays et compliquant les objectifs économiques plus larges de Trump.
Toutefois, Trump pourrait chercher à augmenter les emplois pour les Américains après avoir évincé les immigrants sans papiers.
Les tarifs douaniers : bénéfique ou nuisible ?
Trump projette d’imposer un droit de douane de 10 % sur la plupart des biens étrangers, avec des surtaxes sur les importations en provenance de Chine atteignant jusqu’à 60 %. Ses partisans arguent que cela stimulera le secteur manufacturier national et réduira le déficit commercial. En revanche, les critiques alertent que cela pourrait générer une hausse des prix pour les consommateurs et entraîner des représailles de la part des partenaires commerciaux.
Bien que des tarifs plus élevés puissent engendrer des revenus conséquents et réduire le déficit fédéral, ils pourraient également causer des pertes d’emplois dans les secteurs dépendant d’importations à bas prix. Par exemple, l’industrie sidérurgique pourrait bénéficier d’une telle imposition, mais les secteurs en aval comme la construction et l’automobile voudront faire face à des coûts opérationnels accrus.
Les déclarations du camp Trump désignent sans équivoque la Chine comme la cible principale de leur politique commerciale, évoquant des accusations diverses de vol de propriété intellectuelle et de pratiques de dumping. Trump ne semble pas prendre de mesures pour améliorer ses relations avec la Chine, mais ses droits de douane compliquent encore plus les relations internationales.
Des promesses ambitieuses en politique étrangère
Trump s’est engagé à mettre un terme à la guerre entre la Russie et l’Ukraine dans les 24 heures suivant son investiture, une promesse qui a suscité le scepticisme de ses adversaires en raison de son manque de détails concrets.
De plus, Trump a critiqué l’administration Biden pour ses dépenses en Ukraine et a affirmé qu’il favoriserait la diplomatie dans ce conflit prolongé avec la Russie.
Son administration, dominée par les Républicains, a cherché à tendre la main à la Chine pour mettre fin à la guerre en Ukraine, allant jusqu’à inviter le président Xi Jinping à son investiture, bien que sa présence semble peu probable.
Sa stratégie “Amérique d’abord” vise à retirer les États-Unis des conflits internationaux. Reste à savoir si cela portera ses fruits. La diplomatie internationale exige souvent des compromis, et Trump est connu pour son intransigeance.
Des nominations clés signalent une orientation politique positive
Alors qu’il se prépare pour son second mandat, Trump a fait des nominations clés qui semblent en phase avec ses priorités politiques. Alex Wong est nommé conseiller adjoint à la sécurité nationale, anciennement secrétaire d’État adjoint et central dans les négociations nord-coréennes.
Jamieson Greer, ex-protégé de Robert Lighthizer, a été désigné représentant américain au commerce, avec une vision agressive sur le « découplage stratégique » de la Chine et sur le commerce international pour sécuriser la position du dollar américain.
De plus, Trump a choisi Paul Atkins, ancien commissaire de la SEC, comme futur leader de l’agence, après la démission de Gary Gensler. Favorable à la cryptomonnaie, Atkins souhaite faire des États-Unis une capitale pour Bitcoin, alignant sa position avec celle de Trump sur les actifs numériques.
Alors que Trump se prépare à entrer en fonction, la question demeure : sera-t-il capable de tenir ses promesses, ou sera-t-il contraint par des réalités politiques à faire des compromis ? Seules les mois futurs nous diront si le futur POTUS est assez résilient pour réaliser son programme ambitieux.
Source : Cryptopolitan
Résumé : Cet article examine les politiques tarifaires, fiscales et migratoires de Donald Trump alors qu’il se prépare à entamer son deuxième mandat. Bien qu’ambitieux, ses promesses risquent d’être confrontées à des défis logistiques et politiques. Les changements envisagés dans le commerce international, y compris des droits de douane significatifs, sont susceptibles d’avoir des répercussions sur l’économie américaine et ses relations géopolitiques. La capacité de Trump à respecter ses engagements sera déterminante dans les mois à venir.