En mars 2024, le hard fork Cancun-Deneb a été implanté sur le mainnet d’Ethereum. Cette mise à jour a entraîné une diminution des frais de transaction sur les L2, signalant le début d’une nouvelle ère pour ces solutions. Bien que de nombreux experts prédisaient un exode d’utilisateurs et de liquidités vers ces rollups, Ethereum reste en 2024 la blockchain ayant généré le plus de frais, selon un rapport de Coingecko.
- Le hard fork Cancun-Deneb, lancé sur Ethereum en mars 2024, a permis de baisser les frais de transactions sur les L2, tandis qu’Ethereum a tout de même engrangé 2,5 milliards de dollars de frais, selon Coingecko.
- Malgré des frais généralement plus élevés, Ethereum continue d’être largement utilisé, alors que Tron et Solana affichent une poussée significative, avec de fortes augmentations de leurs revenus de frais.
2,5 milliards de dollars : Ethereum maintient la première place en termes de frais
Le 21 janvier, Coingecko a publié un rapport annuel analysant les revenus générés par les frais en 2024 sur diverses blockchains et layers-2.
Sans surprise, Ethereum arrive en tête des revenus de frais, avec un total de 2,5 milliards de dollars en 2024.
Cette situation peut surprendre, notamment au regard de l’essor des L2 l’année précédente. Beaucoup de spécialistes craignaient que l’augmentation des L2 n’entraîne une fragmentation nuisible pour Ethereum.
Cependant, malgré des frais de transaction souvent plus élevés que ceux de ses rivaux, Ethereum demeure massivement utilisé.
Tron et Solana prennent de l’ampleur
Derrière Ethereum, on retrouve Tron, Bitcoin et Solana. Tron, avec son avance respectable de 2,1 milliards de dollars, semble être en mesure de rattraper le géant Ethereum.
De plus, Bitcoin et Solana ont respectivement enregistré 922 et 750 millions de dollars de revenus grâce aux frais.
Ils sont suivis par la BNB Chain avec 194 millions de dollars de frais, puis par plusieurs L2 comme Base, Arbitrum et Optimism.
D’après les données compilées par Coingecko depuis janvier 2023, on observe clairement la montée en puissance de Tron et Solana.

Par exemple, Tron est passé d’environ 30 millions de dollars de frais en janvier 2023 à 342 millions de dollars en décembre 2024, soit une multiplication par 10 en deux ans.
La performance de Solana est encore plus marquante, avec des frais passant de 1,8 million de dollars en janvier 2023 à plus de 197 millions de dollars en novembre 2024, un nouveau record pour cette blockchain.
Revenus de frais et adoption : un indicateur biaisé ?
On pourrait être tenté de conclure qu’Ethereum est le grand gagnant parmi les blockchains. Toutefois, la réalité est plus nuancée.
En effet, mesurer l’adoption d’une blockchain à travers les frais présente des limites. Une comparaison directe entre Ethereum et Solana, par exemple, peut s’avérer trompeuse, car les frais moyens par transaction varient considérablement d’un réseau à l’autre.
Les frais moyens sur Ethereum n’ont que rarement été inférieurs à un dollar en 2024, atteignant parfois des pics de 30 $ en mars 2024.
En revanche, sur Solana, les frais moyens se chiffrent généralement à environ 0,00025 $.
Ce grand écart implique que même avec un nombre équivalent ou supérieur de transactions, Solana générera mécaniquement beaucoup moins de revenus de frais qu’Ethereum.
Cette distinction rend difficile l’utilisation des revenus de frais comme baromètre d’adoption. Alors qu’Ethereum domine clairement en matière de revenus, cela ne signifie pas nécessairement qu’elle est plus utilisée. En effet, des blockchains à faibles frais, telles que Solana ou Tron, peuvent enregistrer des volumes de transactions plus élevés sans atteindre les mêmes niveaux de revenus. Par exemple, Solana a démontré cette tendance avec l’explosion des memecoins en 2024.
En octobre 2024, le réseau Solana a enregistré un record historique de 123 millions d’adresses actives. En comparaison, le record mensuel d’Ethereum se situe autour de 20 millions d’adresses actives.