Dans le paysage des blockchains à contrats intelligents, Solana se positionne comme un concurrent majeur d’Ethereum. Actuellement deuxième en termes de TVL, Solana suit Ethereum de près, bien que ce dernier demeure largement en tête. Le 20 avril, Solana a brièvement dépassé Ethereum concernant la valeur totale des jetons en staking, suscitant de nombreux débats sur les réseaux sociaux.
- Solana a temporairement pris la tête en termes de capitalisation boursière en staking, provoquant des réactions vives sur les réseaux sociaux.
- Cela a mis en avant des préoccupations concernant les alternatives limitées dans la DeFi sur Solana, où une majorité des SOL est en staking, une situation jugée inquiétante par certains analystes.
Solana dépasse brièvement Ethereum sur le staking
Le 20 avril, à la surprise générale, Solana a temporairement été couronnée comme la blockchain numéro un en termes de capitalisation boursière en staking, mesurée par la valeur totale des jetons en staking à un moment précis.
Selon Alex Svanevik de Nansen, Solana affichait 53,96 milliards de dollars en staking, tandis qu’Ethereum ne comptabilisait que 53,77 milliards.
Cette supériorité n’a cependant été que passagère, car Ethereum a rapidement repris la tête avec 56 milliards de dollars au moment où nous écrivons ces lignes.
Ce flippening s’explique par la performance du jeton SOL par rapport à l’ETH. Depuis son point le plus bas lors du dernier marché baissier, le prix du SOL a été multiplié par 14, alors que l’ETH n’a progressé que de 1,6 fois.
Une situation qui suscite des débats
Cet événement a généré de vifs échanges et analyses sur les réseaux sociaux. Des utilisateurs comme @delzennejc ont mentionné que cela ne représentait probablement pas un signal positif pour Solana.
En effet, 64 % des SOL sont en staking, contre seulement 28 % pour les ETH. D’après delzennejc, cette situation résulte de l’absence d’options attrayantes dans la DeFi de Solana.
« Le fait que Solana ait 65 % de sa capitalisation boursière en staking indique qu’il n’y a pas d’autres utilisations de ses jetons, ce qui est en réalité un facteur baissier. Le staking de SOL n’est pas un choix, c’est le choix par défaut, à cause d’une faible demande ailleurs. »
Les utilisateurs semblent privilégier le rendement « sans risque » de 8 % du staking de SOL par rapport aux opportunités DeFi, bien que souvent moins ou aussi rentables, mais plus risquées.
Cette tendance se reflète également dans le secteur du liquid staking, qui permet de tokeniser les dépôts en staking pour générer un rendement supplémentaire via la DeFi.
Bien que leurs valeurs de staking soient comparables, Ethereum affiche 22 milliards de dollars en liquid staking, contre seulement 7 milliards pour Solana, soulignant encore une fois le manque d’opportunités dans la DeFi de Solana, rendant le liquid staking moins attractif comparé au staking natif.
Vrai staking ou faux staking ?
Enfin, ces débats ont conduit certains chercheurs d’Ethereum à questionner la nature du staking sur Solana.
Traditionnellement, le staking implique le blocage des jetons, engendrant un risque et des incitations à adopter des comportements vertueux. Cela se traduit par le slashing sur Ethereum, une sanction pour les validateurs qui ne respectent pas les règles.
Tel n’est pas le cas pour Solana, où aucune punitive n’est appliquée pour les validateurs ne respectant pas les règles.
« Il est très ironique d’appeler cela “staking” alors qu’il n’y a pas de slashing. Quel est l’enjeu ? Solana présente actuellement une sécurité économique proche de zéro. »
Cela devrait toutefois évoluer dans les mois à venir, selon Anatoly Yakovenko, le PDG de Solana Labs.
Pour sa part, Ethereum continue son avancement. Ainsi, Vitalik Buterin a récemment exprimé son intention de placer la protection de la vie privée au cœur de sa roadmap.