Quand les pionniers doivent s’adapter aux retardataires. Depuis 2018, Malte a adopté un cadre clair pour le secteur du Bitcoin (BTC) et des entreprises de cryptomonnaies. Cependant, être à la pointe n’est pas toujours synonyme d’avantages. Les licences cryptos délivrées depuis lors doivent désormais répondre au récent règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets) de l’Union européenne (UE), effectif depuis le 30 décembre 2024 (plus de 6 ans après). Cette évolution contraint les régulateurs maltais à aligner leurs exigences sur celles des instances supranationales européennes.
- Malte, pionnière dans la régulation des cryptomonnaies depuis 2018, doit maintenant s’adapter au règlement MiCA, effectif en décembre 2024.
- L’Autorité européenne des marchés financiers a relevé des « lacunes » chez les régulateurs maltais, mais la MFSA assure que toutes les licences MiCA restent valides.
L’ESMA met en question le rôle de Malte en tant que pionnier de la régulation crypto
La régulation des cryptomonnaies (2018) a toujours été un défi, et cela est d’autant plus difficile lorsque des critiques proviennent de ceux qui suivent le mouvement après que des efforts initiaux ont été fournis.
L’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) semble peu reconnaissante envers l’Autorité des services financiers de Malte (MFSA). En effet, l’ESMA a récemment publié un rapport identifiant des « lacunes » dans la supervision des prestataires de services sur actifs numériques (PSAN, ou CASP en anglais) par les régulateurs maltais.
Ce rapport a engendré du FUD (peur, incertitude, doute) sur la conformité des régulations maltaises au règlement MiCA, mis en place par l’UE. Toutefois, la MFSA a rapidement réagi pour apaiser les inquiétudes du secteur local des cryptomonnaies.
La MFSA défend sa conformité au MiCA
Il est surprenant que des régulateurs nationaux doivent justifier leur conformité, mais au sein de l’UE, avec des structures supranationales surveillant chaque membre, cela est devenu commun.
Face aux critiques, la MFSA a tenu à rassurer la communauté crypto en affirmant qu’« aucune licence MiCA à Malte n’était menacée de révocation ou de réévaluation » à la suite du rapport de l’ESMA.
Un porte-parole de la MFSA a indiqué que les régulateurs maltais avaient déjà commencé à adresser les problèmes soulevés par l’ESMA et qu’ils allaient renforcer leurs capacités de supervision pour se conformer pleinement au complexe règlement MiCA.
Il est clair que des prévisions annonçant que 75% des acteurs cryptos pourraient disparaître ou quitter l’Europe pour des raisons de conformité avec MiCA ne relèvent pas de l’exagération. Même les régulateurs nationaux doivent étoffer leurs équipes pour répondre aux exigences de cette réglementation, ce qui met en péril l’avenir des acteurs cryptos les plus modestes en UE.