Ces jours-ci, tout le monde semble parler du “Metaverse” comme de la prochaine grande chose qui va changer nos vies en ligne. Cependant, chacun semble avoir sa propre interprétation du “Metaverse”, si tant est qu’il en ait une. De quoi s’agit-il ? Et pourquoi fait-il rêver tous les géants du web ? Alors que les crypto-monnaies des metaverses décollent, nous vous proposons un tour d’horizon du paysage de ces mondes virtuels, pour comprendre les forces en présence, les indicateurs et surtout leur potentiel de développement.
Qu’est-ce que le metaverse ?
Pour de nombreux experts, le #metaverse (ou métavers en français) est la révolution numérique majeure des dix dernières années.
Il marque le passage au #Web 3.0. Le Web 1.0 offrait l’accès à l’information. Le Web 2.0, ère des réseaux sociaux, apportait de l’interaction. Le métavers apporte une dimension supplémentaire avec l’immersivité, c’est-à-dire un environnement dans lequel on se sent pleinement présent. Le métavers est une véritable économie qui émerge, basée sur des échanges en crypto-monnaies.
Imaginez un monde numérique où vous pourriez mener une vie parallèle sans sortir de chez vous : bienvenue dans le “métaverse”, un concept élaboré en 1992 par Neal Stephenson dans le roman de science-fiction iconic cyberpunk novel Snow Crash, un livre culte pour les entrepreneurs de la Silicon Valley.
Danser en boîte de nuit avec ses amis sous la forme d’un avatar, gravir le sommet du mont Kilimanjaro à travers un casque de réalité virtuelle, ou encore faire une réunion entre collègues dans un bureau numériquement reconstitué à l’identique… Le “métaverse” promet de repousser les limites du monde physique jusqu’à ce qu’univers réel et virtuel finissent par se confondre.
Le mot métavers signifie littéralement « au-delà » (méta) de l’univers (vers).
Le terme couvre l’ensemble des univers virtuels. Le métavers est un monde parallèle en 3D, interactif, et immersif, dans lequel les utilisateurs peuvent vivre des expériences à travers un #avatar (personnage virtuel).
Le concept s’applique aux jeux vidéo en 3D, mais aussi aux nouveaux types de métavers construits sur la blockchain, tels que Decentraland ou The Sandbox. La blockchain apporte un caractère décentralisé à ces univers. Le métavers devient ainsi un écosystème ouvert et indépendant auquel tout le monde peut participer gratuitement, y construire des éléments, et même y dépenser et gagner de l’argent.
Metaverse, blockchain, cryptomonnaies et #NFTs
Comme dans la vraie vie, les metaverses sont le lieu d’échanges marchands. Les transactions s’y font en cryptomonnaies.
Chaque métavers dispose ainsi de sa propre cryptomonnaie : on retrouve le MANA pour Decentraland, le SAND pour The Sandbox et bientôt le Diem pour Meta, le métavers en cours de développement par Facebook.
Dans un métavers, il est possible d’acheter et vendre des terrains, des constructions, des vêtements pour son avatar, etc. Ces produits virtuels prennent la forme de tokens non fongibles (Non-Fungible Token en anglais ou NFTs).
Les NFTs sont donc un composant essentiel des métavers. Ils représentent l’ensemble des biens que l’on peut acquérir ou gagner sur le métavers: constructions en 3D, accessoires pour les avatars, œuvres d’art numériques exposées dans les musées, ou encore preuves de participations à des évènements à collectionner (Proof of Attendance Protocol en anglais ou POAP).
Les technologies de la blockchain et des NFTs ont permis le développement de l’interopérabilité entre ces différents univers. Les NFTs étant des titres de propriété inscrits sur la blockchain, la propriété d’un bien numérique n’est pas limitée aux frontières d’une plateforme ou d’un jeu particulier. Techniquement, ce sont les standards type ERC-721 qui permettent l’utilisation d’un NFT dans différentes applications et metaverses.
Une paire de baskets virtuelles sous forme de NFTs peut être portée sur un avatar sur Decentraland, mais aussi dans un autre univers virtuel, et partiellement dans le monde réel où elles seront vues grâce à des lunettes de réalité augmentée (RA). D’où l’intérêt grandissant des marques comme Adidas ou Nike pour les métavers.
D’un point de vue technique, cela est uniquement possible avec les métavers ouverts et décentralisés basés sur la même blockchain. Une telle interopérabilité n’est pas encore possible sur la majorité des métavers existants, mais c’est une possibilité qui tant à se démocratiser.
Les NFTs les plus importants des métavers sont les terrains immobiliers virtuels, dont les prix ne cessent d’exploser des records. Certains atteignent des sommets, comme ce terrain virtuel qui s’est vendu pour 2,43 millions de dollars sur Decentraland. ou une parcelle de Axie Infinity qui est partie à 2,48 millions de dollars
En quoi est-ce une révolution numérique ?
Les metaverses vont certainement disrupter l’économie numérique. Ils offrent des expériences nouvelles aux utilisateurs des outils numériques. Les technologies de réalité augmentée, réalité virtuelle et de vidéo volumétrique qui se développent et se popularisent à vitesse grand V vont permettre de rendre ces expériences de plus en plus immersives.
Les utilisateurs peuvent visiter des boutiques, des musées, ou encore assister à des concerts. Ils peuvent interagir entre eux, mais aussi avec des produits. Ils peuvent aussi y travailler, assister à des réunions ou des salons professionnels, y étudier… Il y a même une université en cours de développement sur Decentraland.
Il faut imaginer le métavers comme un monde parallèle. Les artistes peuvent se produire sur des scènes virtuelles avec un avatar ou en réel, avec un hologramme. Les consommateurs pourront discuter avec un vendeur et essayer une voiture. Les grandes enseignes y auront leurs jumeaux numériques (comme Adidas sur Sandbox). Des services publics seront aussi disponibles sur le métavers à terme. Par exemple, la mairie de Séoul, capitale de la Corée du Sud, développe actuellement sa version #virtuelle.
Les métavers vont devenir de véritables lieux de vie, de communication et de consommation. Ils apportent aux annonceurs d’immenses opportunités de communication et de marketing. Ils permettent aussi aux utilisateurs de gagner de l’argent, comme sur Axie Infinity, un jeu blockchain « Play-to-Earn ».
Quel est le potentiel des métavers ?
Selon un rapport de Bloomberg Intelligence, le marché annuel du métavers pourrait peser 800 milliards de dollars en 2024. En parallèle, la banque américaine Morgan Stanley parle elle d’un marché de 8 000 milliards de dollars. À titre de comparaison, le marché des jeux vidéo pèse environ 180 milliards de dollars en 2021.
Le potentiel de croissance des technologies de réalité augmentée et virtuelle est également exponentiel. PWC prévoit une croissance de 39,6 milliards d’euros en 2019 à 1 280 milliards d’euros en 2030 (+ 3 000%).
Conclusion
Le métavers s’avère donc représenter un virage majeur d’Internet, voire même représente une révolution technologique comparable à l’émergence de ce domaine aujourd’hui ancré dans notre quotidien.
Si de nombreux détracteurs mettent en garde contre le risque dystopique d’une vie virtuelle, le potentiel de croissance et les possibilités d’innovation sont immenses, et les métaverses feront peut-être bientôt partie de notre vie de tous les jours.
La grande question reste de savoir qui prendra le lead, et quelles crypto-monnaies deviendront majeures dans ce secteur, dans une nouvelle industrie encore assez imprévisible et qui promet une concurrence féroce.