Les procureurs américains ont divulgué le nombre total de victimes présumées de l’effondrement de Terra/LUNA, estimant qu’un million de personnes et d’entités à travers le monde auraient été touchées par les actions de Do Kwon.
Cette estimation figure dans des documents judiciaires déposés le 6 janvier 2025, dans le cadre de l’intention des procureurs d’informer les victimes de leurs droits légaux dans l’affaire pénale contre le co-fondateur de Terraform Labs.
Daniel Gitner, procureur américain par intérim, a soumis le dossier au tribunal du district sud de New York, soulignant que les méthodes classiques de notification des victimes seraient inapplicables en raison du nombre sans précédent de parties concernées.
Le gouvernement envisage également de créer un site web dédié pour tenir informées les victimes des procédures publiques, car il s’avère peu pratique de communiquer directement avec un si grand nombre de personnes dispersées dans plusieurs pays.
De nombreux investisseurs de Terra restent anonymes
Le dossier judiciaire présente des défis spécifiques associés à la gestion d’une affaire pénale d’une telle ampleur. Les procureurs rencontrent des difficultés uniques pour informer les victimes, car de nombreux investisseurs de Terra/LUNA opéraient par le biais de bourses étrangères ou de portefeuilles cryptographiques anonymes, rendant inadaptées les méthodes traditionnelles de notification, qui sont conçues pour un nombre limité de victimes.
Après sa comparution au tribunal le 2 janvier, Kwon a plaidé non coupable de neuf accusations criminelles relatives à l’effondrement de Terra/LUNA. Le tribunal a ordonné sa détention en attendant son procès.
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Les accusations font suite à l’effondrement de l’écosystème de Terraform Labs en mai 2022, qui, selon les procureurs, a entraîné des pertes supérieures à 40 milliards de dollars et a contribué à un ralentissement généralisé du marché des cryptomonnaies.
L’affaire s’appuie sur des poursuites antérieures contre Kwon. En avril 2024, une action civile intentée par la SEC a abouti à la décision selon laquelle Kwon et Terraform Labs étaient responsables de fraude, les contraignant à verser 4,5 milliards de dollars en pénalités, restitutions et intérêts, bien que l’affaire pénale pose désormais des risques supplémentaires.
Le chemin de Kwon a changé après son arrestation en 2023
L’affaire Terra/LUNA s’inscrit dans un ensemble d’autres poursuites majeures concernant les cryptomonnaies dans le district sud de New York. Le tribunal se penche actuellement sur les affaires contre l’ancien PDG de FTX, Sam Bankman-Fried, et l’ancien PDG de Celsius, Alex Mashinsky. L’accumulation de telles affaires dans une seule juridiction a transformé le tribunal fédéral de Manhattan en un point central pour la lutte contre la fraude dans le secteur des cryptomonnaies.
Le parcours de Kwon vers le tribunal américain a été mouvementé. Après son arrestation en 2023 au Monténégro pour des accusations de passeport, les autorités américaines et sud-coréennes ont demandé son extradition.
La décision a été retardée jusqu’en décembre 2024, lorsque les autorités monténégrines ont finalement décidé de l’envoyer faire face aux accusations américaines. Ce temps supplémentaire a permis aux procureurs de consolider leur dossier tout en analysant les effets de l’effondrement sur les marchés mondiaux des cryptomonnaies.
L’échec de Terra/LUNA en 2022 a produit des répercussions significatives sur les marchés des cryptomonnaies, entraînant plusieurs dépôts de bilan dans le secteur et générant une instabilité généralisée.
Les procureurs insistent sur ces effets diffus dans leur dossier, mettant en lumière comment l’échec d’un seul projet a eu un impact sur les investisseurs directs ainsi que sur l’ensemble du secteur des actifs numériques.
La Cour fait face à plusieurs changements
Le tribunal doit désormais surmonter plusieurs défis pratiques à mesure que l’affaire progresse. Le système de notification par le site internet informera les victimes des audiences, des procédures de plaidoyer et des dates de condamnation, d’une manière similaire aux méthodes utilisées dans d’autres grandes affaires de fraude, où la notification traditionnelle par courrier s’est révélée impossible en raison du nombre élevé de victimes.
Le dossier des procureurs soulève des questions quant à de potentielles négociations de plaidoyer. D’autres dirigeants de cryptomonnaies faisant face à des accusations comparables ont pris des décisions variées : l’ancien PDG de Binance, Changpeng Zhao, a plaidé coupable à une accusation criminelle, tandis que Sam Bankman-Fried a choisi d’affronter la justice. Pour Kwon, le nombre important de victimes présumées pourrait influencer les discussions sur un éventuel plaider coupable et la détermination de sa peine.
L’affaire Terra pourrait établir un précédent pour de futures poursuites en fraude sur les cryptomonnaies. La gestion par le tribunal d’un groupe de victimes aussi vastes, réparties sur plusieurs pays et souvent difficilement identifiables, ouvre de nouvelles perspectives pour les procédures pénales.
Resume : Les procureurs américains estiment que l’effondrement de Terra/LUNA a potentiellement touché plus d’un million de victimes, rendant les méthodes traditionnelles de notification inadaptées. La création d’un site internet dédié est envisagée pour informer les parties concernées. Do Kwon a plaidé non coupable lors de sa comparution au tribunal et fait face à plusieurs accusations criminelles, suite à des pertes massives lors de l’effondrement de Terra. L’affaire pourrait établir un précédent juridique dans le domaine des fraudes liées aux cryptomonnaies.