
La Banque nationale tchèque (CNB) envisage d’ajouter du bitcoin à ses réserves nationales. Le gouverneur Aleš Michl a proposé d’allouer jusqu’à 5 % des 140 milliards d’euros du pays à cette crypto-monnaie. Si cette décision est validée, le CNB deviendrait la première banque centrale occidentale à intégrer le bitcoin dans ses avoirs. Michl avance que Bitcoin pourrait être utilisé pour diversifier les investissements, surtout avec l’engouement croissant pour la crypto-monnaie, notamment après le lancement d’ETF Bitcoin par de grandes institutions comme BlackRock.
Hier, la carte CNB a validé une analyse interne pour évaluer les risques et les opportunités liés à la détention de bitcoin dans ses réserves. Cette évaluation renseignera la décision finale, mais aucun changement ne sera effectué avant la fin de cet examen. Bien qu’aucun calendrier précis ne soit établi, on peut anticiper que l’analyse du CNB et le processus décisionnel pourraient s’étendre sur plusieurs mois. Étant donné que le conseil d’administration du CNB détient le pouvoir de déterminer la composition des réserves, aucune approbation législative n’est requise à ce stade. Toutefois, si des modifications de politique ou des mesures de régulation sont jugées nécessaires, d’autres discussions réglementaires pourraient s’ensuivre. Le résultat de cette démarche pourrait marquer une étape historique pour la République tchèque dans l’adoption du bitcoin au niveau de la banque centrale.
Cependant, tout le monde n’est pas convaincu. Les détracteurs affirment que la volatilité du bitcoin le rend peu fiable en tant qu’actif de réserve, avec des fluctuations de prix significatives sur de courtes périodes. Le ministre des Finances tchèque, Zbyněk Stanjura, a souligné que la banque centrale devrait privilégier la stabilité plutôt que la spéculation. Toutefois, la volatilité à elle seule ne disqualifie pas un actif d’être intégré dans une réserve diversifiée; après tout, la Banque nationale tchèque détient déjà de l’or, des devises et des obligations, qui comportent également leurs propres risques. Certes, le bitcoin est volatile, mais l’euro est également sujet à des impriminages massifs de la part des banques centrales. Malgré ses variations de prix, le bitcoin a été l’actif le plus performant de la dernière décennie et est de plus en plus perçu comme une protection contre l’expansion et l’inflation monétaires excessives. Les défis persistants de la zone euro concernant la dette et l’inflation renforcent l’argument d’inclure le bitcoin. En allouant une petite part de ses réserves à Bitcoin, la République tchèque ne prend pas un risque insensé, mais adopte une approche réfléchie pour garantir la résilience financière face à des incertitudes économiques croissantes.
Christine Lagarde a récemment rejeté l’idée que le bitcoin devienne un actif de réserve dans l’Union européenne. Toutefois, la République tchèque étant membre de l’UE mais non de la zone euro, elle jouit d’une certaine liberté. Avec sa propre monnaie, la couronne tchèque (CZK), et une banque centrale totalement indépendante, la Banque nationale tchèque peut prendre ses décisions monétaires, y compris l’ajout de bitcoin à ses réserves. Alors que Bruxelles résiste, Prague pourrait bien mener ce changement.
Pour beaucoup, cette proposition paraît audacieuse. Mais pour ceux qui ont connaissance de l’histoire de la République tchèque, cela semble être une évolution naturelle. Mon pays est une nation d’innovateurs – des gens qui savent qu’il faut souvent agir par soi-même. Nous avons appris à survivre et à préserver notre liberté, souvent menacée. Cela explique pourquoi le bitcoin trouve un écho ici. En écoutant les récits de mes grands-parents lors des dîners de Noël – comment leur terre et leur maison ont été prises par le régime communiste pour être abandonnées et détériorées par des coopératives d’État – la compréhension s’installe. Lorsque vous entendez des proches fuir à l’étranger, laissant derrière eux tous leurs biens, et coudre leur dernier morceau d’or hérité dans leurs manteaux pour espérer survivre en Occident, cela fait écho en vous. Vous désirez posséder quelque chose que personne ne sait, quelque chose que l’on ne peut vous enlever.
L’essor de la Réserve tchèque pour le bitcoin n’est pas une simple coïncidence. La première piscine minière Bitcoin au monde (Slush Pool, aujourd’hui Braiins) a vu le jour à Prague, tout comme le tout premier portefeuille matériel, Trezor. Récemment, le gouvernement a fait un pas positif en levant l’impôt sur les gains en capital pour les détenteurs de bitcoins à long terme, facilitant ainsi l’accumulation de richesse générationnelle. Ce phénomène ne résulte pas d’un hasard, mais du labeur inlassable des porteurs de bitcoin en République tchèque, qui cherchent sans cesse à éduquer, non seulement le grand public, mais aussi les décideurs politiques. Bien que les discussions persistent sur les approches idoines, je crois qu’il n’existe pas de meilleur exemple de mobilisation collective. Nous nous plaignons souvent de l’inefficacité des politiques, mais que faisons-nous vraiment pour les changer? Nous discutons, expliquons, éduquons et faisons clairement connaître nos intentions pour garantir nos choix futurs.
Il ne s’agit pas seulement de Bitcoin – il s’agit de se réaffirmer en Europe et de redéfinir notre rôle dans le monde occidental. La proposition de la CNB d’acquérir le bitcoin en tant qu’actif de réserve pourrait consolider la position de la République tchèque en tant que leader innovant européen. Cela donnerait enfin à cette petite nation l’accès au bitcoin qu’elle mérite. À la différence des pays riches en ressources comme ceux reposant sur les hydrocarbures ou d’importantes exportations agricoles, la République tchèque base son développement sur l’ingéniosité, la stratégie et le savoir-faire. Nous ne disposons pas d’or sous nos pieds, et nous ne pouvons pas simplement tirer parti des ressources naturelles. Mais nous avons notre créativité et notre volonté de façonner notre avenir dans un monde hautement compétitif.
Cet article est une opinion. Les vues exprimées appartiennent exclusivement à l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de BTC Inc ou de Bitcoin Magazine.
Résumé: La Banque nationale tchèque envisage d’ajouter du bitcoin à ses réserves, avec une proposition d’allouer jusqu’à 5 % de ses 140 milliards d’euros. Bien que cette décision pourrait faire du CNB la première banque centrale occidentale à intégrer le bitcoin, des critiques soulèvent des inquiétudes concernant la volatilité de cet actif. Néanmoins, le bitcoin est de plus en plus vu comme un moyen de diversifier et de protéger les réserves face à une économie instable. La République tchèque, ayant un passé de résilience et d’innovation, pourrait devenir un pionnier de l’adoption du bitcoin dans le cadre de sa politique monétaire.