Selon un rapport du 18 janvier par Bloomb, un groupe de passionnés de Bitcoin aspire à persuader la Banque nationale suisse (BNS) d’incorporer le Bitcoin à ses réserves officielles, aux côtés de l’or, des dollars et des euros.
Leur objectif est audacieux : inscrire la reconnaissance du Bitcoin dans la Constitution suisse et ainsi marquer l’histoire. Dans le cadre de la démocratie directe en Suisse, ces militants ont déjà commencé à collecter les 100 000 signatures nécessaires pour obliger à un référendum national.
Si leur initiative aboutit, les 8,8 millions d’habitants du pays seront appelés à décider si le Bitcoin mérite une place au sein de l’une des banques centrales les plus respectées au monde.
Une lutte pour l’argent dans un pays favorable aux crypto-monnaies
Cela se produit à un moment où la Suisse est déjà en avance sur de nombreux pays en matière d’adoption des crypto-monnaies. D’après un rapport de 2024 de la Haute école spécialisée de Lucerne, 11 % de la population détient des actifs numériques.
Les distributeurs automatiques de Bitcoin sont aussi répandus que les boulangeries dans de nombreuses petites villes, et depuis 2016, les résidents peuvent acheter du Bitcoin directement aux guichets automatiques dans les gares.
À Lugano, les citoyens peuvent même régler leurs impôts, amendes et autres factures en Bitcoin, transformant la ville en une sorte de destination pour les élites de la cryptographie.
Yves Bennaim, président du comité de campagne, souligne que Bitcoin pourrait protéger les réserves suisses de l’influence des puissances étrangères. « La majorité des réserves de la BNS sont en euros et en dollars », a-t-il expliqué. « Cela nous rend dépendants des décisions d’autres pays. Bitcoin pourrait nous libérer. »
La tradition suisse de la confidentialité financière pourrait également jouer en faveur de cette campagne. Les parallèles entre la décentralisation de Bitcoin et le souci de souveraineté du pays sont évidents.
Le vent mondial du changement
Cette initiative arrive à un moment où les attitudes mondiales envers Bitcoin évoluent. Donald Trump, ancien président américain, a soutenu la création d’une réserve nationale de Bitcoin, se revendiquant comme « le président de la cryptographie ». Christian Lindner, ancien ministre allemand des Finances, a, quant à lui, suggéré que la Banque centrale européenne envisage l’idée d’inclure le Bitcoin dans ses réserves.
Cependant, la Suisse dispose d’une longueur d’avance. En août 2019, elle est devenue le premier pays à accorder des licences aux banques de cryptographie, et la société publique PostFinance AG a commencé à offrir des services liés aux cryptomonnaies.
Néanmoins, Alessandro Bee, économiste chez UBS, a averti que la fameuse volatilité du Bitcoin représente un risque. « Si la BNS investit dans le Bitcoin et que le marché connaît un ralentissement, cela pourrait nuire à ses fonds propres et, par conséquent, à la crédibilité de la banque », a-t-il déclaré.
Les opposants à la campagne soulignent que la réputation de la BNS, fondée sur une approche prudente, pourrait souffrir de l’adoption d’actifs aussi imprévisibles que le Bitcoin. Claude Maurer, économiste en chef chez BAK Economics, estime que la confiance du public dans la BNS est trop forte pour qu’un tel projet puisse aboutir.
Quoi qu’il arrive, cette campagne incite la Suisse à réévaluer sa relation avec la monnaie, une réflexion qu’elle n’a pas entreprise depuis des décennies. Alors que la limite de collecte des signatures approche avec la date butoir de juin 2026, les organisateurs espèrent que l’acceptation grandissante du Bitcoin, tant en Suisse qu’à l’étranger, incitera le public suisse à soutenir cette révolution numérique.
Source : Cryptopolitan
Resume : Un groupe de défenseurs de Bitcoin cherche à intégrer cette cryptomonnaie dans les réserves de la Banque nationale suisse, parallèlement à l’or et à des devises traditionnelles. En s’appuyant sur la démocratie directe suisse, ils ont commencé à rassembler des signatures pour un référendum national. Avec un pays parmi les plus favorables aux crypto-monnaies, cette initiative pourrait redéfinir la perception de l’argent en Suisse, malgré les préoccupations concernant la volatilité et la crédibilité de la BNS.