- La Suisse partagera des données cryptographiques avec 74 pays à partir de 2027 dans le cadre d’un nouveau projet de loi AEOI.
- Les États-Unis et l’Arabie saoudite ont été exclus du cadre d’échange de données cryptographiques de la Suisse.
- Les entreprises cryptographiques suisses sont tenues de soumettre des rapports directs jusqu’à l’obtention de la conformité ECHS.
Le Conseil fédéral de Suisse a adopté un nouveau projet de loi visant à faciliter l’échange automatique d’informations (AEOI) concernant les actifs cryptographiques avec 74 pays partenaires. Ce groupe comprend tous les États membres de l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni et la plupart des nations du G20.
Cette mesure, annoncée après une réunion officielle du Conseil le 6 juin, fixe un calendrier prévoyant que le premier échange de données commence en 2027. Cependant, les États-Unis et l’Arabie saoudite ne figurent pas sur la liste des pays partenaires participants.
Cette décision s’appuie sur une dépêche antérieure publiée par le Conseil fédéral le 19 février 2025. Cette action avait introduit les bases juridiques nécessaires pour mettre en œuvre un système AEOI spécifiquement pour les actifs numériques. Selon cette mise à jour, la Suisse vise à débuter le partage d’informations sur les actifs cryptographiques avec toutes les juridictions participantes d’ici 2027.
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Avant que l’échange d’informations puisse débuter, le Conseil évaluera si ses pays partenaires continuent de respecter les exigences techniques et légales nécessaires selon la norme internationale de l’AEOI. Cette revue prévue reflétera le mécanisme déjà en place que la Suisse utilise pour son AEOI concernant les informations traditionnelles des comptes financiers. Pour ce faire, le décret fédéral pertinent nécessitera d’abord certains amendements formels.
Échange de données conditionnel aux accords réciproques, conformité de l’OCDE
Selon l’annonce officielle du Conseil fédéral, la Suisse ne poursuivra ces échanges d’informations que si ses États partenaires montrent également un intérêt réciproque. Ils doivent aussi respecter toutes les normes de conformité dans le cadre du reporting Crypto-Asset (CARF). Le CARF a été mis en place par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour garantir que tous ces transferts de données soient conformes aux normes internationales de déclaration fiscale.
L’Union européenne, de son côté, est censée mettre en œuvre sa part du projet AEOI pour les actifs cryptographiques via sa directive sur la coopération administrative (DAC 8). Cette directive impose des obligations de déclaration pour tous les États membres de l’UE. Jusqu’à ce que la Suisse termine son intégration conformément à la norme européenne de rapport commun (CEDH), les prestataires de services cryptographiques suisses devront rendre compte directement aux juridictions concernées au sein de l’UE.
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Le Conseil fédéral a affirmé que l’adoption de l’AEOI pour les actifs cryptographiques représente une étape cruciale dans le soutien aux engagements internationaux de transparence fiscale de la Suisse. Le Conseil a également ajouté que cette décision contribuera à assurer l’équité dans l’ensemble du secteur des services financiers. Enfin, cela permettra à la Suisse de commencer à recevoir des informations importantes sur l’impôt relatif aux actifs numériques détenus par ses citoyens en provenance des autorités étrangères.
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Résumé : Ce nouvel accord suisse sur l’échange de données cryptographiques marque une avancée significative vers la transparence fiscale, bien que des lacunes demeurent concernant certains pays. Le processus de conformité et d’évaluation reste central avant la mise en œuvre effective. Les acteurs du secteur devront s’adapter rapidement à ces nouvelles exigences pour rester en conformité. La Suisse aspire à devenir un leader dans le domaine de la cryptographie tout en renforçant sa réputation sur la scène mondiale en matière de transparence fiscale.