Le cash est-il suspect ? C’est, en substance, ce que sous-entend Gérald Darmanin dans sa récente déclaration. Lors d’une audition devant le Sénat, le ministre de l’Intérieur a proposé une mesure radicale pour lutter contre le narcotrafic : abolir l’argent liquide. Ses déclarations ont suscité une vive réaction sur les réseaux sociaux, en particulier dans la cryptosphère. Analysons les propos de ce haut fonctionnaire.
- Darmanin a proposé l’abolition de l’argent liquide pour freiner le narcotrafic, provoquant une onde de choc sur Internet.
- Cette proposition soulève des interrogations sur les libertés individuelles, alors que 43 % des paiements en France demeurent en espèces.
Selon M. Darmanin, le cash alimente les trafics !
Dans l’imaginaire collectif, l’argent liquide évoque le son rassurant des pièces dans une poche ou un billet échangé discrètement. Pour Darmanin, cependant, il représente la colonne vertébrale des trafics de drogue. Lors de son audition par la commission d’enquête sénatoriale sur la délinquance financière, il a déclaré sans ambages : « Une large part de la fraude, de la délinquance quotidienne, et même des réseaux criminels, repose sur des transactions en espèces ».
L’idée est plutôt simple – voire simpliste : sans cash, plus de points de vente. Ce raisonnement est claire, mais il se vérifie-t-il vraiment ?
Le cash est-il véritablement l’ennemi public numéro un ? Si l’on suit M. Darmanin, son absence de traçabilité en ferait un excellent instrument pour l’économie souterraine. Certes, mais éliminer les espèces, c’est aussi renoncer à une part importante de nos libertés individuelles.
Les Français attachés au cash
Le ministre admet même que « l’argent liquide a aussi ses avantages, comme une liberté personnelle où l’État n’a pas un contrôle total ». En d’autres termes : la suppression du cash pourrait signifier la disparition des dealers… mais également celle de votre anonymat économique. Bonjour le fichage généralisé ?
Un détail à ne pas oublier : les Français aiment encore le liquide. En 2024, 43 % des paiements étaient effectués en espèces, selon la Banque de France. De plus, c’est l’un des rares moyens de paiement que les commerçants ne peuvent pas refuser, sous peine de sanctions. En résumé, nous sommes loin de la société sans cash tant rêvée en Scandinavie.

Bitcoin : une alternative valable au cash ?
La réalité actuelle est plus complexe : la disparition progressive des distributeurs automatiques, les plafonds de paiement en espèces (déjà limités à 1000 €) et une défiance envers le numérique n’ont pas suffi pour évincer le billet de 20 euros du quotidien de nombreux Français.
Cependant, le ministre reste réaliste en soulignant : « Nous n’avons pas les moyens politiques ». La suppression de l’argent liquide n’est donc pas encore à l’ordre du jour, mais elle pourrait devenir une réalité dans l’esprit des décideurs. Reste à déterminer si les Français sont prêts à échanger leur anonymat économique contre un sentiment de sécurité… hypothétique.
Car au fond, éliminer le cash ne règle pas la cause du phénomène. Le trafic, comme la vie, trouve toujours un chemin. Et parfois, ce chemin passe… par une blockchain. D’ailleurs, certains, comme Esprit Cryptique, y voient même une promotion involontaire pour Bitcoin ! Le BTC, avec son principe de self-custody, pourrait alors offrir une alternative non censurable au cash. M. Darmanin, qu’en pensez-vous concernant Bitcoin ?