Stablecoin fabriqué en Russie. Le conflit en Ukraine a provoqué une vague de sanctions économiques à l’encontre de la Russie, et dans ce contexte, les cryptomonnaies sont considérées comme un des moyens d’y échapper. Une nouvelle enquête d’une ONG britannique indique que le stablecoin A7A5 pourrait être utilisé par des Russes pour obtenir des dollars tout en contournant les sanctions internationales. Voici ce que nous savons à ce sujet.
- Le conflit en Ukraine a suscité des sanctions économiques, incitant la Russie à recourir aux cryptomonnaies.
- Le stablecoin A7A5, lancé au Kirghizistan, permet aux Russes d’acquérir des dollars malgré les sanctions internationales.
Les sanctions internationales poussent la Russie vers les cryptos
En février 2025, le stablecoin A7A5 a été lancé au Kirghizistan. Il a rapidement été présenté comme le premier stablecoin indexé sur le rouble russe, se positionnant comme une alternative aux stablecoins liés au dollar comme l’ USDT ou l’USDC.
Le Centre for Information Resilience, une ONG britannique, a révélée une autre utilisation de ce stablecoin. D’après leur enquête, le A7A5 est utilisé par des Russes pour obtenir des dollars en contournant les sanctions internationales imposées par les alliés de l’Ukraine.
Depuis le début du conflit, les États-Unis et l’Union européenne ont mis en œuvre de nombreuses restrictions économiques contre la Russie, limité l’accès aux marchés financiers internationaux ainsi qu’aux systèmes de paiement, et donc au dollar.
Pour compenser, les Russies ont cherché des solutions alternatives et beaucoup se sont tournés vers les cryptomonnaies pour acquérir des dollars. Initialement, ils utilisaient surtout l’USDT de Tether, mais en mars dernier, des portefeuilles russes ont été gelés sur la plateforme Garantex, rendant l’accès à ce stablecoin nettement plus difficile.

A7A5 : Un stablecoin russe problématique
C’est ici que le stablecoin A7A5 entre en jeu. Les Russes l’utilisent désormais comme intermédiaire pour acquérir des dollars, en achetant d’abord des A7A5, puis en les échangeant contre des USDT sur des plateformes comme Grinex.
Selon le Centre for Information Resilience, entre février et mai, au moins 149 millions de dollars de transactions entre des A7A5 et des USDT ont été enregistrées.
Le rôle de Promsvyazbank (PSB), une banque publique russe, a également été mis en évidence. Cette institution, sanctionnée au niveau international pour son soutien à l’effort de guerre russe en Ukraine, est l’un des principaux actionnaires d’A7, la société derrière ce stablecoin.
De plus, un représentant du ministère russe de la Défense, Osman Kabaloev, a publiquement soutenu la création de ce stablecoin, renforçant l’implication de l’État russe dans ce projet.
Selon Tom Keatinge, directeur du Centre sur la finance et la sécurité au Royal United Service Institute (Rusi), l’exemple de l’A7A5 illustre comment les cryptomonnaies peuvent servir à contourner les sanctions internationales.
Il souligne que « l’A7A5 doit inciter les autorités financières internationales à examiner de plus près la menace que posent les cryptomonnaies, notamment en ce qui concerne les mécanismes d’évitement des sanctions. »
En somme, les cryptomonnaies, et les stablecoins en particulier, servent à la Russie pour maintenir des relations commerciales avec le reste du monde, ce qui n’est pas surprenant. Avec les initiatives des BRICS et ses propres projets, la Russie explore toutes les voies pour éviter de ralentir son activité économique, face à la volonté manifeste de ses adversaires de paralyser son économie. Et elle semble déterminée à réussir.