Le 8 mai 2025, la Banque des Règlements Internationaux (BRI) a publié une étude révélant que les transactions transfrontalières en cryptomonnaies ont atteint environ 600 milliards de dollars au deuxième trimestre 2024. Cette analyse se concentre sur les deux principales cryptomonnaies, Bitcoin (BTC) et Ether (ETH), ainsi que sur les deux plus grands stablecoins, USDt (USDT) et USDC.
- Les transactions transfrontalières en cryptomonnaies ont atteint environ 600 milliards de dollars selon la BRI.
- Une majorité de ces flux résulte d’activités spéculatives influencées par les conditions de financement mondiales.
Dominance des activités spéculatives
D’après le rapport de la BRI, la majorité des flux transfrontaliers en cryptomonnaies viennent d’activités spéculatives, étroitement liées aux conditions de financement globales.
Il est également souligné que des conditions de financement plus strictes, qui limitent le risque dans les actifs traditionnels, entraînent une réduction des flux de cryptomonnaies. Cela montre une interconnexion croissante entre les cryptoactifs et la finance traditionnelle.
Stablecoins et transactions de faible valeur : des usages pratiques
Au-delà de la spéculation, le rapport indique que les stablecoins et les transactions Bitcoin de faible montant sont souvent utilisés pour des applications pratiques, comme alternatives aux envois de fonds traditionnels. Les chercheurs observent que les barrières géographiques ont moins d’impact sur ces transactions par rapport aux systèmes financiers traditionnels.
Des facteurs tels que l’inflation élevée et les coûts de transfert élevés en monnaies fiduciaires encouragent les transactions bilatérales en cryptoactifs et en stablecoins. En outre, une activité économique accrue dans les pays émetteurs et récepteurs est souvent corrélée à une hausse des flux de cryptomonnaies.
Adoption croissante dans les économies émergentes
Le rapport souligne aussi une adoption significative des cryptomonnaies dans les économies émergentes. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont représenté environ 20 % des paiements transfrontaliers utilisant Bitcoin et USDC, et près de 30 % pour ETH.
Concernant USDT, la Russie et la Turquie ont enregistré plus de 12 % des transactions transfrontalières utilisant le principal stablecoin mondial.
Ces résultats interviennent peu après que la BRI a mis en garde concernant le nombre croissant d’investisseurs et le capital accru dans les cryptomonnaies et la finance décentralisée (DeFi), soulevant des inquiétudes quant à la stabilité financière et l’inégalité de richesse mondiale.
Enfin, la Banque des banques souligne que l’interconnexion entre les cryptomonnaies et la finance traditionnelle nécessite l’attention des décideurs politiques et des acteurs du marché pour appréhender les risques systémiques et les effets de contagion potentiels.
Cryptomonnaies : une menace ?
Le rapport de la BRI ne se limite pas à une simple observation technique. Il interroge la place de plus en plus prépondérante des cryptomonnaies dans le paysage financier mondial. Bien que les usages restent largement spéculatifs, et que les risques de contagion avec la finance traditionnelle soient palpables, faut-il considérer cela comme un problème ou simplement comme une évolution naturelle ?
Peut-être sommes-nous témoins d’une transformation plutôt que d’une menace. Au-delà des chiffres et des milliards, une logique d’ouverture, de décentralisation et d’adaptabilité émerge. L’Histoire semble claire : les cryptomonnaies ne disparaîtront pas. Elles s’institutionnalisent, comme en témoignent les récents développements tels que l’intégration de Coinbase dans le S&P 500.
La BRI soulève-t-elle un véritable signal d’alarme ou assiste-t-elle simplement à l’évolution d’un aspect émergent de la finance ? Une chose est certaine : il faudra composer avec cette réalité mouvante, car la finance avance toujours.
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