Un changement à l’horizon ? La Corée du Sud développe une approche particulière envers les cryptomonnaies. D’une part, le gouvernement et les instances judiciaires n’hésitent pas à imposer des sanctions sévères aux acteurs du secteur. D’autre part, la population témoigne d’un fort intérêt pour ces actifs numériques, avec une préférence marquée pour les altcoins. Cette dualité incite visiblement les autorités à réfléchir à une ouverture de leur marché. Il est donc question de donner accès aux investisseurs étrangers. Faisons le point depuis Séoul.
- La Corée du Sud envisage d’ouvrir son marché des cryptomonnaies aux investisseurs étrangers.
- Les autorités ont souligné la nécessité pour les plateformes crypto locales de renforcer leurs mesures contre le blanchiment d’argent.
Cryptomonnaies : la Corée du Sud envisage d’ouvrir son marché aux investisseurs étrangers
À l’heure actuelle, les investisseurs étrangers ne peuvent pas procéder à des achats de cryptomonnaies sur les plateformes sud-coréennes. Cela est dû aux règles strictes de KYC (connaître votre client) qui exigent un compte bancaire local pour réaliser ces transactions.
Cependant, cette situation pourrait évoluer dans les mois à venir. C’est du moins ce qu’a indiqué le responsable de la division des actifs virtuels de la Commission des services financiers (FSC), Kim Sung-jin, dans une récente déclaration.

En effet, il s’est déclaré en faveur d’une ouverture du marché crypto national aux investisseurs étrangers, avec toutefois des conditions strictes.
C’est pourquoi ses services vont prendre le temps d’explorer les méthodes pour attirer ces investisseurs internationaux, tout en évaluant comment les échanges crypto pourront continuer à satisfaire les exigences de lutte contre le blanchiment d’argent (AML).
Les autorités souhaitent renforcer les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent
En effet, la FSC considère que les plateformes crypto sud-coréennes ne sont pas adéquatement préparées pour mener à bien les tâches liées à l’AML. Cela inclut le respect de la règle du voyage (travel rule) qui impose aux échanges de collecter et de conserver les informations sur l’émetteur et le récepteur des transactions supérieures à 1 million de wons (environ 680 dollars).
Si les plateformes crypto sud-coréennes parviennent à se conformer aux exigences de la FSC, elles pourraient donc accueillir des investisseurs étrangers, ce qui aurait pour effet de dynamiser l’industrie crypto locale en augmentant la liquidité et le volume des échanges.
Par ailleurs, cela contribuerait à réduire le phénomène du Kimchi Premium, qui est la différence de prix des cryptomonnaies entre les plateformes sud-coréennes et celles d’autres pays, due à une liquidité mondiale restreinte sur le marché local.
La Corée du Sud semble prête à assouplir ses régulations pour s’adapter à la tendance mondiale d’innovation dans le domaine des cryptomonnaies. Reste à savoir si les plateformes crypto sud-coréennes seront prêtes à relever ce défi afin de tirer parti de ces opportunités. En attendant, les autorités continuent de superviser de près les acteurs du secteur.