Guerre froide 3.0. Dans le conflit indirect entre les États-Unis et la Russie, tous les coups sont permis ! Le Département de la Justice américain a déposé une plainte contre un entrepreneur russe, accusé d’avoir utilisé sa société de paiement en cryptomonnaie pour blanchir de l’argent provenant de banques russes sous sanctions. Il aurait également facilité l’achat de technologies sensibles pour des entreprises russes, compromettant ainsi la sécurité nationale américaine. Faisons le point sur cette affaire.
- Le Département de la Justice a accusé un entrepreneur russe d’avoir utilisé sa société de cryptomonnaie pour blanchir des fonds de banques russes sous sanctions.
- Iurii Gugnin, fondateur d’Evita Pay, aurait aidé des entreprises russes à acquérir des technologies sensibles, mettant en péril la sécurité nationale américaine.
Accusations contre le fondateur d’Evita Pay
Le Département de la Justice (DoJ) a engagé des poursuites contre Iurii Gugnin, le créateur de la plateforme de paiement en cryptomonnaie Evita Pay. Il est accusé d’avoir blanchi des fonds issus de banques russes sous sanctions, ainsi que d’avoir facilité l’achat de technologies sensibles pour des entreprises en Russie.
Selon le DoJ, M. Gugnin aurait utilisé sa société pour transférer environ 530 millions de dollars de banques russes vers les États-Unis, en violation des sanctions américaines. De plus, il aurait soutenu des entreprises russes dans l’acquisition de serveurs informatiques américains et de composants pour la société d’État russe Rosatom.
Le procureur adjoint à la sécurité nationale, John Eisenberg, a décrit M. Gugnin comme ayant transformé sa plateforme de cryptomonnaie en un « pipeline secret pour de l’argent sale », mettant ainsi en danger la sécurité nationale des États-Unis en permettant à des adversaires étrangers de contourner les sanctions et les contrôles à l’exportation.
Fraude bancaire et blanchiment d’argent selon le DoJ
M. Gugnin fait donc face à 22 chefs d’accusation, incluant frauder les banques, blanchir de l’argent et exploiter une entreprise de transfert d’argent sans licence. S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à 30 ans de prison pour chaque chef d’accusation de fraude bancaire, jusqu’à 20 ans de prison pour fraude électronique, jusqu’à 10 ans de prison pour méconnaissance des obligations de lutte contre le blanchiment d’argent, et jusqu’à 5 ans de prison pour complot.
Le DoJ a également révélé que M. Gugnin avait effectué des recherches sur des thèmes comme « suis-je sous enquête ? » et « quels sont les signes que vous êtes peut-être sous enquête criminelle ? », prouvant ainsi sa conscience des violations légales. Il a été arrêté à New York et a comparu devant un tribunal fédéral à Brooklyn.
Les autorités américaines ont fait de cette affaire un exemple de l’utilisation de la crypto-monnaie pour contourner les sanctions et blanchir des fonds. Le procureur général adjoint à la sécurité nationale a affirmé que le DoJ poursuivra quiconque menace la sécutité nationale des États-Unis en permettant à des ennemis de contourner les sanctions et les contrôles à l’exportation.
Les États-Unis poursuivent leur guerre diplomatique et économique contre la Russie. Même avec un changement à la Maison-Blanche, la politique étrangère demeurant inchangée vise à empêcher la Russie de contourner les sanctions internationales en utilisant les cryptomonnaies. Pour cela, les États-Unis s’appuient sur des agences comme l’OFAC pour surveiller les blockchains.