Crypto : Selon le nouveau rapport annuel de l’ADAN, 1 Français sur 10 possède des crypto-monnaies.

Analyse de la crypto. Pour la quatrième année consécutive, l’Association pour le Développement des Actifs Numériques (ADAN) publie son rapport annuel sur l’évolution du marché de la crypto en France et en Europe. Baptisée « Web3 et crypto en France et en Europe », cette étude, réalisée en collaboration avec Deloitte et Ipsos, met en lumière une consolidation du secteur dans l’Hexagone et une attractivité croissante à travers l’Europe, tout en soulignant les nombreux défis auxquels font face les acteurs de l’industrie. Voici les points saillants du rapport ADAN pour 2025.

L’intérêt des particuliers pour la crypto reste fort

10 % des Français possèdent des cryptomonnaies, contre 13 % l’année précédente

Premièrement, le rapport indique que 10 % des Français affirment posséder des crypto-actifs, en baisse par rapport aux 12 % de l’année précédente. Après trois années de hausse, ce chiffre suggère une stabilisation plutôt qu’un déclin et confirme que les investisseurs en crypto demeurent fidèles à leurs choix passés. En outre, 33 % des sondés affirment qu’ils envisagent d’acheter des cryptomonnaies en 2025, ce qui souligne l’intérêt continu pour Bitcoin et autres actifs malgré les variations du marché.

Parmi les utilisateurs de crypto, une majorité écrasante de 79 % se dit favorable aux paiements, tandis qu’environ 48 % montrent un intérêt pour les solutions d’identité numérique. La finance décentralisée (DeFi) attire un public croissant, avec 22 % des Français intéressés par cette nouvelle approche. Il est également important de noter que l’investisseur français moyen possède divers actifs financiers, tels que des actions ou des contrats d’assurance-vie. En ce qui concerne l’accès aux cryptos, les acteurs institutionnels se développent rapidement, et par exemple, Revolut devient la deuxième plateforme d’acquisition en France, utilisée par 24 % des Français.

La France en retard par rapport à ses voisins européens

En comparaison avec d’autres pays européens comme le Royaume-Uni (19 %), les Pays-Bas (17 %) et la Belgique (17 %), il apparaît que la France accuse un léger retard en matière d’adoption. Avec seulement 10 % des Français possédant des cryptomonnaies, nous restons éloignés des pays leaders, mais une note positive est à retenir : l’intérêt pour les cryptomonnaies a augmenté de 10 points, avec 33 % des Français déclarant leur intérêt. Cela place la France juste derrière l’Italie et ses 37 %.

En ce qui concerne les défis stratégiques entourant le secteur, il est certain que les trajectoires de la France et de ses voisins européens sont interconnectées pour le meilleur et pour le pire. Voici ce que déclare le Président de l’ADAN à ce sujet :

« Le Web3 représente une opportunité stratégique pour la France et l’Europe. Innovation, souveraineté numérique et compétitivité sont en jeu. Il est crucial de bâtir un cadre qui favorise le développement du secteur tout en garantissant sa régulation. »

Laurent Ovion, Président de l’Adan – Source : rapport « Web3 et crypto en France et en Europe »

Un secteur professionnel en « dynamique positive »

Les entreprises françaises du Web3 confrontées à des défis de financement

Examinons maintenant le secteur professionnel et l’écosystème entrepreneurial français, qui, selon les équipes de l’ADAN, présente un « fort potentiel de croissance ». Malgré un « environnement économique en phase de reprise », la dynamique est « positive », indique le rapport 2025. En effet, 62 % des entreprises du Web3 se trouvent en phase de développement ou d’expansion internationale, explorant des « solutions variées telles que la DeFi ou la tokenisation ».

Un autre indicateur encourageant est que, après un ralentissement l’année précédente, la confiance des acteurs du marché se renforce, avec 76 % des entreprises prévoyant d’accélérer leurs recrutements en 2025. Bien que la situation ne soit pas idéale, les contraintes de financement demeurent un « défi majeur » pour les professionnels du secteur :

« Si 65 % des entreprises ont déjà levé des fonds, l’accès aux capitaux devient plus complexe pour celles qui sont arrivées à un stade de maturité avancé. Cela soulève des questions importantes pour la souveraineté et la structuration de l’écosystème français. »

Extrait du rapport sur l’industrie Web3 – Source : rapport « Web3 et crypto en France et en Europe »

La souveraineté européenne menacée face aux USA

Cette problématique ne concerne pas uniquement la France, mais l’ensemble de l’Europe, car au niveau continental, l’industrie du Web3 a levé 2,1 milliards de dollars en 2024, soit seulement 21 % des financements mondiaux du secteur. En revanche, les États-Unis ont absorbé presque la moitié des investissements mondiaux avec 47 %, équivalant à 4,6 milliards de dollars. C’est sans aucun doute un enjeu crucial pour la survie du Web3 européen, comme l’indique une responsable de Deloitte ayant participé à la rédaction du rapport 2025 :

« Renforcer notre souveraineté européenne en matière de financement n’est pas seulement un enjeu économique : c’est une condition essentielle pour bâtir une industrie Web3 forte et durable. En 2024, seuls 32 % des fonds des startups européennes provenaient d’Europe, contre 73 % d’origine nationale aux États-Unis. »

Marie-Line Ricard, associée Blockchain et Web3 chez Deloitte France – Source : rapport « Web3 et crypto en France et en Europe »

Outre les enjeux évoqués, le rapport met également en lumière les difficultés liées à l’entrée en vigueur du règlement MiCA. Bien que ce règlement ait permis de poser un cadre structurant pour l’ensemble du marché, MiCA n’a pas encore solutionné les questions fiscales qui pèsent encore sur le secteur, tant pour les professionnels que pour les particuliers.

Pour réaliser cette étude, l’équipe de l’ADAN a appliqué la même méthodologie que les années précédentes, ce qui assure une continuité dans le suivi des tendances d’adoption en France et en Europe. Le rapport « Web3 et crypto en France et en Europe » et l’ensemble des données chiffrées sont disponibles sur le site de l’institution, qui s’affirme comme un acteur incontournable dans l’écosystème cinq ans après sa création. Nous avons hâte de découvrir l’édition 2026 et nous sommes impatients de voir comment se présentera le marché de la crypto dans un an !