Crypto-kidnapping en France. Les récents enlèvements et tentatives d’enlèvements de figures du secteur crypto ont amené le gouvernement à réfléchir à des mesures de protection pour les entrepreneurs. Parmi ces mesures, le projet de masquer les adresses personnelles dans les registres publics pourrait réduire les risques associés à l’open data. Cela pourrait transformer la situation pour de nombreux dirigeants d’entreprises. Mais est-ce suffisant ?
- La hausse des enlèvements de personnalités crypto a poussé le gouvernement à explorer des solutions de protection.
- Les dirigeants pourraient bientôt cacher leurs adresses personnelles dans les documents publics, diminuant ainsi les risques liés à l’open data.
Une mesure de protection attendue pour les entrepreneurs crypto en France
Les récents enlèvements de figures emblématiques de la cryptomonnaie, dont le cofondateur de Ledger, ont alerté la communauté entrepreneuriale. Les criminels exploitent les données accessibles publiquement pour cibler leurs victimes, ce qui suscite des inquiétudes parmi les membres de l’écosystème, comme Eric Larcheveque.
Le Conseil national des greffiers a reconnu que les informations d’entreprise, accessibles à tous, sont utilisées à des fins illégales. Victor Geneste, président du Conseil, a admis que l’open data, bien qu’efficace pour la transparence, pose d’importants risques pour la sécurité des dirigeants.
Cette initiative a été saluée par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin :
Il a précisé auprès des Echos Entrepreneurs :
« Les dirigeants pourront saisir les greffiers des tribunaux de commerce pour demander l’occultation de leur adresse personnelle. (…) La demande sera traitée en quelques jours. »
Une réponse aux incidents récents
Les attaques contre les entrepreneurs, bien que pas nouvelles, se multiplient. En janvier, le cofondateur de Ledger et sa compagne ont été enlevés, suivi de plusieurs tentatives en mai. Ces événements ont incité les professionnels à demander la possibilité de cacher leurs adresses dans des registres tels que le RNE ou le RCS.
Actuellement, les informations personnelles des dirigeants peuvent être consultées via des plateformes comme Infogreffe ou Pappers. Bien que nécessaires pour la transparence économique, ces données deviennent dangereuses si elles tombent entre de mauvaises mains.
« Ces fiches sont utilisées par les malfaiteurs. C’est le problème avec l’open data. La donnée est dispersée sur le net. »
Victor Geneste, président du Conseil national des greffiers
Un équilibre à trouver pour les entrepreneurs crypto
La question de l’open data est délicate. D’un côté, elle améliore la transparence et l’accès à l’information pour les investisseurs et les partenaires commerciaux. De l’autre, elle expose les dirigeants à des menaces accrues.
Le gouvernement envisage donc de permettre aux entrepreneurs de masquer leur adresse personnelle, tout en préservant la transparence nécessaire pour une économie saine. Cette mesure pourrait représenter un juste milieu entre sécurité et divulgation.
Protection des entrepreneurs en France, une mesure suffisante ?
Cependant, il est important de noter que la protection dépend de l’initiative individuelle des chefs d’entreprise, ce qui exige du temps et une compréhension complexe des procédures. Le système repose sur une action volontaire, laissant ceux qui ne connaissent pas les démarches ou qui réagissent trop tard exposés. La protection n’est donc pas universelle.
Même avec des adresses masquées, les criminels adoptent des méthodes variées (usurpation, ingénierie sociale, etc.). Les dirigeants demeurent des cibles.
Dans un contexte où la France promeut innovation et entrepreneuriat, cette mesure de protection suscite déjà des débats. Certains membres de l’écosystème la qualifient de « mesurette ». À suivre sur Le Journal du Coin.