Les changements continuent au sein de la Securities and Exchange Commission (SEC). L’agence fédérale américaine de régulation des marchés financiers envisage de supprimer les postes de directeurs dans ses bureaux régionaux, une mesure de réduction des coûts initiée par l’administration Trump et orchestrée par le très contesté Department of Government Efficiency (DOGE), dirigé par Elon Musk.
- La SEC prévoit de supprimer les postes de directeurs dans ses bureaux régionaux suite à des réformes imposées par le gouvernement Trump.
- Les réformes du DOGE, sous la direction d’Elon Musk, visent à critiquer les gaspillages au sein de la SEC.
Un remaniement audacieux pour la SEC
D’après un rapport de Reuters du 24 février, les directeurs des 10 bureaux régionaux de la SEC ont été informés le 21 février de la disparition prochaine de leurs postes. Cette restructuration devrait être officiellement annoncée le mois prochain. Toutefois, cela ne signifie pas la fermeture des bureaux régionaux, mais plutôt la dissolution de leur direction.
Cette annonce intervient dans un contexte de réduction budgétaire drastique souhaitée par l’administration Trump, cherchant à diminuer la taille de l’appareil gouvernemental. Cela envoie un message fort alors que la SEC demande un budget de 2,6 milliards de dollars pour l’exercice 2025, avec l’intention de rester « déficit neutre ».
DOGE et la lutte contre le gaspillage
Le DOGE, dirigé par Elon Musk et responsable de l’efficacité gouvernementale, joue un rôle de plus en plus déterminant dans ces réformes. Un compte X associé au DOGE et se concentrant sur la SEC a récemment lancé un appel à la dénonciation des gaspillages et des fraudes au sein de l’agence.
« DOGE recherche l’aide du public ! Veuillez envoyer un message privé à ce compte pour signaler les gaspillages, fraudes ou abus associés à la Securities and Exchange Commission. »
Il convient de noter que cette restructuration n’est pas sans précédent. En juin dernier, la SEC avait déjà fermé son bureau de Salt Lake City, invoquant une « attrition significative ». Cette fermeture avait eu lieu peu après qu’elle ait été condamnée à une amende de 1,8 million de dollars pour « mauvaise foi » dans une affaire concernant la firme crypto DEBT Box, ce qui avait entraîné la démission de deux avocats de la SEC.
Crypto : un assouplissement de la pression réglementaire ?
Cette réorganisation arrive alors que la SEC semble adopter une approche moins agressive envers le secteur crypto. Sous la présidence de Gary Gensler, l’agence était devenue un acteur redouté dans le domaine des actifs numériques, multipliant les actions en justice contre les entreprises crypto.
Aujourd’hui, non seulement la SEC a diminué la taille de son équipe de répression crypto, mais elle a également suspendu plusieurs de ses poursuites. De plus, l’ancien chef du contentieux crypto aurait été réaffecté à des fonctions en informatique.
La suppression des postes de directeurs régionaux devra néanmoins être validée par la commission actuelle de la SEC, qui comprend Mark Uyeda, Hester Peirce (républicains) et Caroline Crenshaw (démocrate). Cette décision pourrait influencer la stratégie de l’agence en matière de surveillance des marchés financiers et des crypto-actifs.
Alors que la SEC se prépare à revoir son organisation, la question demeure : cette rationalisation des effectifs conduira-t-elle à une régulation plus souple, ou bien à une diminution de l’efficacité de l’agence dans son rôle de gardienne des finances ? À suivre.