Un cadre réglementaire trop complexe ? Alors que les États-Unis ont récemment décidé de faire de Bitcoin un actif de réserve nationale, l’Europe semble prendre du retard. D’après des spécialistes, la complexité du cadre réglementaire européen constitue un frein à l’adoption institutionnelle de cette cryptomonnaie, et très peu d’entreprises européennes ont déclaré posséder des avoirs en Bitcoin ou offrir des services liés à la cryptomonnaie. Les analystes font remarquer que les fonds de pension européens et les grands gestionnaires d’actifs sont plus prudents dans leur adoption des nouvelles technologies financières, et voici pourquoi.
- Les États-Unis adoptent des mesures audacieuses pour reconnaître Bitcoin comme actif de réserve nationale, pendant que l’Europe reste à la traîne en raison d’un cadre réglementaire complexe.
- La réglementation perçue comme trop stricte et fragmentée en Europe freine l’adoption de Bitcoin par les institutions, compte tenu de mandats d’investissement conservateurs et d’une aversion au risque.
Un cadre réglementaire européen trop complexe
Alors que les États-Unis avancent sur la réglementation des cryptomonnaies, l’Europe semble piétiner. Elisenda Fabrega, de chez Brickken, explique que cette stagnation est causée par la complexité du cadre réglementaire continental :
« L’adoption par les entreprises européennes reste limitée. Cette hésitation traduit une division structurelle plus profonde, enracinée dans la réglementation, les signaux institutionnels et la maturité du marché. L’Europe n’a pas encore pris de position claire sur Bitcoin en tant qu’actif de réserve. »
Elisenda Fabrega, avocate générale chez Brickken, spécialiste des RWA – Source : Cointelegraph
En dépit de la performance de Bitcoin, peu d’entreprises européennes ont investi dans la cryptomonnaie. Toutefois, des exceptions existent, telles que BNP Paribas, 21Shares AG, VanEck Europe, Jacobi Asset Management et Bitpanda.
L’adoption institutionnelle de Bitcoin freinée en Europe
Les analystes de Bitfinex mettent en avant que le paysage institutionnel européen est « fragmenté », avec des obstacles réglementaires importants et des mandats d’investissement conservateurs qui limitent l’allocation de Bitcoin. Ils soulignent que les fonds de pension européens et les grands gestionnaires d’actifs adoptent une approche plus lente à cause de « lignes directrices peu claires » et « d’une aversion au risque ».
Iliya Kalchev, de Nexo, remarque également que l’appétit des investisseurs particuliers européens est généralement plus faible par rapport à celui des États-Unis :
« L’Europe est généralement plus conservatrice dans l’adoption de nouveaux instruments financiers. Cela contraste fortement avec le marché américain, où le lancement de l’ETF Bitcoin a été soutenu par une forte demande des particuliers et une approbation réglementaire claire. »
Iliya Kalchev, analyste chez Nexo – Source : Cointelegraph
Le lancement récent d’un ETF Bitcoin par BlackRock en Europe pourrait cependant renforcer la confiance des investisseurs institutionnels européens, du moins, c’est l’intention des équipes de Larry Fink.
En somme, l’adoption institutionnelle de Bitcoin en Europe est freinée par un cadre réglementaire trop complexe et des mandats d’investissement conservateurs. Tandis que les États-Unis avancent vers la reconnaissance de Bitcoin comme actif de réserve nationale, l’Europe peine à rattraper son retard, avec peu d’entreprises faisant le pas vers l’investissement dans la cryptomonnaie. Une étude récente a également montré que la situation est similaire pour les banques europénnes, qui sont elles aussi en retard. Cette situation doit être surveillée de près pour éviter que l’Europe, trop rattrapée par sa technocratie, ne rate le virage nécessaire à sa réforme.