« Hooah ! ». C’est avec une grande joie que le président Nayib Bukele a réagi sur X à l’annonce par Fitch Ratings de l’amélioration de la note de crédit d’El Salvador. Le 7 janvier, la note a été rehaussée de CCC+ à B-, avec une perspective stable. C’est un pas en avant significatif pour un pays souvent critiqué pour ses choix économiques audacieux, notamment l’adoption du Bitcoin comme monnaie légale.
- Le président Nayib Bukele a salué l’augmentation de la note de crédit du Salvador par Fitch Ratings, passant de CCC+ à B-, ce qui constitue un progrès important pour le pays.
- L’accord avec le FMI pour un prêt de 1,4 milliard de dollars a permis de réduire les besoins de financement à court terme, renforçant ainsi les réformes économiques et la confiance des investisseurs.
Une note rehaussée grâce à l’accord avec le FMI
Il est important de rappeler que Fitch Ratings est une agence de notation financière internationale qui évalue la capacité de remboursement des entreprises, gouvernements et institutions financières. Son objectif est de fournir une analyse indépendante de la solvabilité d’un emprunteur. Les notations attribuées par Fitch, comme le « B- » pour El Salvador, aident les investisseurs à mesurer les risques liés à un investissement. En octobre 2024, la France avait reçu une note de AA-.
Selon Fitch Ratings, cette amélioration est le résultat d’une réduction des besoins de financement à court terme, notamment grâce à un nouvel accord avec le FMI pour un prêt de 1,4 milliard de dollars. Cet accord, annoncé le mois dernier, a pour but de soutenir les réformes économiques et de restaurer la confiance des investisseurs.
Fitch met en avant les efforts d’assainissement fiscal d’El Salvador, qui incluent une réduction de la dette à court terme envers les banques ainsi que des opérations de rachat de dette extérieure réalisées en 2024. Ces initiatives devraient stabiliser les finances publiques et préparer le terrain pour de possibles emprunts futurs.
Entre optimisme pro-Bitcoin …
En dépit de ces avancées, Fitch demeure prudente en raison de la volatilité du Bitcoin, qui expose le pays à des risques financiers inévitables, ainsi que face à des défis structurels tels qu’une forte dépendance aux financements externes et un ralentissement de la croissance économique. La note B- maintient le pays dans la catégorie des crédits à haut risque (« speculative grade »). L’économie salvadorienne fait encore face à des défis structurels, avec une croissance prévue à 1,9 % en 2024, en baisse par rapport à 3,5 % en 2023. Cependant, Fitch prévoit une légère reprise à 2,3 % en 2025.
Le rôle du Bitcoin demeure essentiel dans la stratégie économique de Nayib Bukele. En plus de générer un intérêt international, le Bitcoin contribue concrètement à l’économie salvadorienne en diversifiant les sources de financement, en augmentant les réserves nationales grâce à ses gains récents, et en soutenant des initiatives technologiques locales, telles que des projets éducatifs et d’infrastructures basées sur la blockchain. Récemment, Nayib Bukele a annoncé un achat de 11 BTC supplémentaires, portant le total des réserves à 6022,18 BTC.
« Le Salvador a acheté 11 autres #bitcoin d’une valeur de plus d’un million de dollars pour sa réserve stratégique de bitcoins »
… et prudence face à l’économie mondiale
Bien que controversé, ce choix a permis à El Salvador d’attirer une attention internationale et de diversifier ses sources de financement. Les gains liés à l’appréciation du Bitcoin ont constitué un soutien pour les réserves du pays.
L’accord avec le FMI et les efforts d’assainissement budgétaire pourraient servir de tremplin pour renforcer la confiance des investisseurs à long terme tout en maintenant une politique favorable au Bitcoin, qui semble porter ses fruits. Cependant, la gestion de la dette, la diversification de l’économie, ainsi que les critiques concernant la politique autoritaire du gouvernement de Nayib Bukele, constituent des obstacles pour des institutions telles que le FMI.
El Salvador continue donc de naviguer sur plusieurs fronts. Tandis que sa note financière s’améliore, le pays persiste dans sa stratégie Bitcoin. Malgré les critiques, Nayib Bukele transforme son pays en un laboratoire économique unique. Des initiatives récentes, comme l’émission d’obligations Bitcoin, les programmes éducatifs tels que « Mi Primer Bitcoin », et le développement d’infrastructures basées sur la blockchain, illustrent cette approche hybride, perçue comme pragmatique par certains.